Retour sur les 9ème Rencontres du Cartonnage
Packitoo, en qualité de partenaire fournisseur de CAP FEDE, a pu assister avec et pour vous aux 9ème Rencontres du Cartonnage, à Paris, le vendredi 16 juin 2023.
Au programme, des temps d’échange informels entre dirigeants d’entreprise, fournisseurs et animateurs.
Ainsi qu’un programme de plusieurs conférences très riches :
- “Situation économique et financière des entreprises du cartonnage et articles de papeterie”, par deux intervenants de la Banque de France
- “Papiers-cartons : Bilan 2022 et perspectives 2023-2024”, par Yves Jégourel, Professeur titulaire de chaire, Economie des matières premières et transitions durables au Conservatoire National des Arts et Métiers.
- “Les cartonniers écartelés entre les règlements, les décrets et les lois”, par Kareen Desbouis de la COFEPAC.
Voici ce que nous en retenons et souhaitons vous partager à travers notre compte rendu.
1 - Situation économique et financière des entreprises du cartonnage et articles de papeterie
La première intervention a été réalisée par la Banque de France, qui a mené une étude dédiée sur la situation économique et financière des entreprises fabricant des articles de papeterie (code NAF : 1723Z), des emballages en carton pliant (code NAF : 1712B) et en carton ondulé (code NAF : 1721A) de 2017 à 2021.
Le secteur se compose majoritairement de micros, petites ou moyennes entreprises puisque – rien que pour le cartonnage pliant et ondulé – plus de la moitié des entreprises comptabilisent 30 salariés ou moins.
La Banque de France note que notre industrie a la chance de comptabiliser nombre de dirigeants expérimentés à la tête d’entreprises matures, mais pour encore bien de temps ? Effectivement, de nombreuses transmissions sont à prévoir dans les années à venir.
Les intervenants commencent par aborder 2020, année marquée par une crise sanitaire, une crise économique et une chute généralisée de l’activité a vu naître un rebond de l’activité les deux années suivantes.
En 2021, le taux de résultat net a plus que retrouvé son niveau d’avant-crise s’agissant de la profitabilité des entreprises de notre secteur.
En 2022, la bonne dynamique de l’activité s’est poursuivie pour l’ensemble des compartiments du secteur, portée notamment par l’augmentation des prix des produits. Les performances générales des entreprises se sont renforcées sur cette année.
2023 sera une année plus mitigée. D’abord concernant la question de la consommation, en baisse, ce qui entraîne mécaniquement une baisse de la consommation d’emballages. La diminution des volumes constatée sur le premier semestre 2023 reste accompagnée d’un bon niveau de marge car la baisse des prix des matières premières n’est pas systématiquement répercutée. En revanche, les perspectives semblent moins bonnes pour le second semestre. Globalement, l’année 2023 devrait être plutôt bonne, même si en retrait par rapport aux deux années précédentes.
2 - Papiers-cartons : Bilan 2022 et perspectives 2023-2024
La deuxième conférence était animée par Yves Jégourel, Professeur titulaire de chaire, “Economie des matières premières et transitions durables” au Conservatoire National des Arts et Métiers.
Le professeur commence par présenter les incertitudes macroéconomiques des dernières années, qui sont persistantes et représentent des freins au secteur de l’emballage : une inflation américaine élevée, une inflation européenne dépendante des prix de l’énergie, une reprise de l’économie chinoise décevante suite à la réouverture de ses frontières post-COVID il y a quelques mois, une croissance mondiale qui stagne… Cette volatilité actuelle met à mal bon nombre d’entreprises.
Passons aux coûts des matières premières. Dernièrement, l’industrie subie le reflux des prix du gaz, de l’électricité et du pétrole dû notamment à l’inflation, à l’appréciation du coût du dollar et à la situation économique des Etats-Unis, conduisant notamment à l’augmentation des prix internationaux du carton où le coût de la pâte à papier a atteint des sommets en France et en Europe.
Quelles sont les perspectives à venir ?
- Déjà, la demande chinoise va être déterminante pour la croissance mondiale étant donné que l’Asie va y contribuer à plus de 70%. Cette dernière n’invite pas forcément à l’optimisme.
- Comme constaté ci-dessus, la crise énergétique européenne est toujours en cours et crée un déséquilibre entre l’offre et la demande.
Alors quels conseils pour la filière ?
- Un prix fixe de vente de vos produits vs. un prix variable de vos intrants est un modèle économique risqué, qui ne tient qu’à condition d’une très belle valeur ajoutée.
- Dans tous les cas, il faut réfléchir à vos pratiques tarifaires pour bien coupler les prix de vente aux prix des intrants ou dans l’autre cas, à réfléchir à vos contrats d’approvisionnement (notamment en énergie) avec des prix fixes.
3 - Les cartonniers écartelés entre les règlements, les décrets et les lois
Au centre d’une politique à visée plus verte par le Gouvernement Français et l’UE, la recyclabilité ne se suffit plus à elle-même et la réduction et/ou le réemploi des emballages représentent aujourd’hui un ensemble de challenge pour les cartonniers, dépendants des nouveaux règlements, décrets et lois.
Le projet de règlement européen sur les emballages et déchets d’emballages est une bombe à retardement pour les cartonnages, avec un fort lobbying des acteurs du réemploi. Des discussions avancées proposaient même d’imposer 90% d’emballages réemployables dans les emballages de transport, 100% intra-sites et intra-national, 50% dans les emballages de regroupement, 75 % dans la restauration à emporter et pour les boissons.
Plusieurs questions subsistent pourtant concernant le “tout réemploi”, prôné par des lobbys puissants au sein de l’UE :
- Problématiques d’hygiène, de traçabilité… Quid du transport de marchandises dangereuses ?
- Le réemploi implique la standardisation (coûts) : perte d’identité de la marque, contrefaçon, quid de la propriété de l’emballage ?
- Des coûts aujourd’hui inconnus : zones de stockage, gestion des stocks, transports, systèmes de location, …
- Le matériau champion du réemploi sera sans conteste le plastique, pourtant décrié …
- Pas d’études d’acceptabilité consommateur (à petite échelle / à grande échelle)
Le Comité Français de l’Emballage Papier Carton (COFEPAC), via Kareen Desbouis, présentatrice de cette conférence, fait savoir qu’il vise à protéger vos activités et intérêts au plus haut niveau européens. C’est une menace directe pour notre industrie, championne de l’économie circulaire : en 30 ans, alors que la production mondiale de papier carton a presque doublé, la consommation de fibres vierges est elle restée stable. La preuve d’un recyclage qui fonctionne.
Notre industrie doit s’inscrire dans une dynamique de progression :
- Les emballages papier carton ont un rôle à jouer dans la substitution des emballages plastiques
- Expertise et rôle de conseil des fabricants d’emballage.
- Une industrie dynamique pour relever les défis actuels.
Nous devons montrer que nous pouvons aller plus loin. Vous pouvez contacter de notre part la COFEPAC si vous souhaitez connaître leur “feuille de route papier-carton”.
Face à ces enjeux, nous sommes à votre disposition pour vous conseiller et vous accompagner dans votre transformation numérique au service de vos équipes et de vos clients.